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Désaveu de Macron, France ingouvernable, Macron doit partir.

Désaveu de Macron, France ingouvernable, Macron doit partir.

Macron a appelé les Français à trancher avec sa dissolution : il a été désavoué. Il a perdu environ 90 députés macronistes. Pire, le parti du président recueille un maigre 20% des voix au premier tour, très loin derrière les 35% de voix pour l’alliance RN/Ciotti et des 29% des voix pour la gauche rassemblée dans le NFP.

Le scrutin majoritaire à deux tours permet en France à un parti ayant plus de 30% des voix d’avoir la majorité absolue (Macron 2017, Hollande 2012, Sarkozy 2007 etc.). La prétendue lutte contre l’extrême-droite a permis aux blocs macroniste et de gauche d’empêcher cette majorité habituelle d’advenir. Dès lors, la dissolution imposée par Macron aboutit à une France ingouvernable : 3 blocs n’ayant pas la majorité et théoriquement incompatibles.

Le RN ne veut pas gouverner en étant minoritaire et on peut le comprendre.

Si la gauche veut gouverner seule avec ses 195 députés et avec son programme incompatible avec les autres blocs, ceux-ci déposeront logiquement une motion de censure spontanée qui renversera ce gouvernement très minoritaire : il suffit qu’une large partie des RN, des LR et d’Ensemble votent pour cette motion. Et cela adviendra rapidement.

Les Macronistes ne peuvent pas gouverner seuls avec leurs 168 députés et même avec les 60 LR et « divers droite ». Une motion de censure renverserait alors des Macronistes voulant gouverner comme avant, tout en ayant perdu les élections.

Dès lors, il ne reste plus qu’une recomposition des blocs pour gouverner. Il faudra donc trahir les électeurs afin que des blocs incompatibles gouvernent ensemble. Le PS, EELV, les centristes et les Macronistes pourraient éventuellement gouverner ensemble. Le PS et EELV trahiraient les électeurs de gauche à qui ils avaient promis un programme économique très à gauche. Le PS et EELV trahirait aussi LFI, parti qui leur a quand même servi à remporter l’essentiel de leurs sièges. Le problème reste cependant intact : pour dégager une majorité de 293 sièges, il faut rassembler toute la gauche hors LFI et tous les Macronistes. L’alliance de la carpe et du lapin, du parti communiste et de Macron, du parti écologiste antinucléaire et d’un Macron désormais pro nucléaire, ne permettrait pas au gouvernement de défendre une ligne politique claire. La France perdrait donc 5 ans avec un gouvernement sans consistance politique ni ligne directrice. Qui plus est, on peut imaginer la difficulté à voter un budget dès cet automne alors que la Commission Européenne imposera des coupes claires de 15 à 30 milliards d’euros : la gauche voudra augmenter massivement les impôts quand les Macronistes voudront couper dans les services publics ou les indemnités des chômeurs. Et ces coupes devront avoir lieu chaque année pendant au moins trois ans. Cette coalition implosera rapidement, à moins que tous ces partis politiques soient prêts à se discréditer aux yeux des Français en menant des politiques incompatibles avec leurs idées. Il est difficile d’y croire.

Au sortir de cette dissolution suivie du petit théâtre anti fasciste, il n’existe donc aucune bonne solution pour gouverner ce pays. A l’exception d’une : que les partis politiques opposés à Macron, la majorité, aient le courage de demander voire d’imposer sa démission au lieu de chercher à gagner quelques maroquins : Macron a été clairement désavoué par les électeurs, il a par ses coups tactiques rendu la France ingouvernable, il doit partir. Et s’il refuse de démissionner, la France vaut bien la destitution d’un président qui s’est amusé à « jeter une grenade dans les jambes » de ses adversaires et de voir comment s’en sortent les partis politiques et les Français. L’article 5 de la Constitution est claire : « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Le départ de Macron permettra aux partis politiques de débattre sereinement d’un projet pour la France au cours d’une élection présidentielle, et le gagnant disposera d’un gouvernement majoritaire à l’Assemblée permettant de gouverner le pays. L’avenir du pays passe au-dessus des intérêts personnels à court terme.