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Comment le gouvernement prévoit de jeter 240 milliards d’euros par la fenêtre pour rien, par Philippe Murer

Comment le gouvernement prévoit de jeter 240 milliards d’euros par la fenêtre pour rien.

Le gouvernement Macron passe allégrement de phases de « quoi qu’il en coûte » sur le covid (hausse de 300 milliards d’euros de la dette publique), sur la guerre en Ukraine ou sur « la menace russe » à des phases d’austérité ou de hausses d’impôt, la retraite repoussée à 64 ans de 2023 pour économiser 10 milliards d’euros étant emblématique.

Qu’est-ce qui justifie de brûler 300 milliards d’euros pour le covid puis d’économiser 10 milliards d’euros en obligeant pour cela les Français à travailler 2 ans de plus ? Poser la question, c’est y répondre : cette politique n’a aucun sens.

Voici 240 milliards d’euros pour un « quoi qu’il en coûte » énergie renouvelable, qui ne servira à rien !

Le gouvernement va décider prochainement, par décret, de la planification sur l’énergie pour les 10 ans à venir. Un projet de plan pluriannuel pour l’énergie » est présenté ici[1]. Il prévoit grosso modo de tripler le nombre d’éoliennes et de multiplier par 4 le nombre de panneaux solaires en France.

Ce projet n’a strictement aucun intérêt écologique puisque la France a l’ectricité la plus décarbonée de l’UE avec la Suède. 

Empreinte CO2 de l’électricité produite par pays selon Statista.

Voici les principales propositions du gouvernement issues du plan pluriannuel de l’énergie [1].

Posons-nous la question: pourquoi ce plan est un plan pour plus que tripler les énergies renouvelables ? Parce que l’Union Européenne impose que tous les pays européens dont la France passent à 42% d’énergies renouvelables dans leur production d’électricité en 2030. Ceux qui sont en retard comme la France se verront imposer des amendes [5]. Mais ceci revient à cramer 240 milliards d’euros en France pour rien, nous le verrons un peu plus tard dans cet article. 

En effet, la France consomme de moins en moins d’électricité, la consommation passant de 500 tWh à 450 tWh en 2024.

Or, la France produit déjà « trop » d’électricité chaque année : 537 tWh en 2024 ce qui la pousse à exporter presque 90 tWh net d’électricité en 2024.

La France n’a pour les 10 ans à venir pas vraiment besoin de plus d’électricité. Imposer de tripler la production éolienne et solaire va donc servir à produire plus d’électricité inutilisable en France quand il y a du vent et du soleil. Or, cette production d’électricité intermittente est alors invendable à prix correct puisque les autres pays ont le plus souvent du vent et du soleil et sont en surproduction quand la France a du vent et du soleil. Il faudra donc brader à quasiment 0 cette production électrique inutilisable ou arrêter les centrales nucléaires, les user prématurément par des cycles de marche-arrêt, pour qu’elle soit utilisable.

Ceci a un nom : le plus grand gaspillage d’argent jamais vu.

Une simple lecture de ce document ministériel[2] permet de déduire qu’il faudra dépenser, d’ici 2035, 140 milliards d’euros en France pour moitié en investissement éolien, pour moitié en investissement solaire pour réaliser le plan pluriannuel de l’énergie. Les énergies renouvelables étant diffuses, il faudra aussi selon RTE dépenser 100 milliards d’euros[3] dans les réseaux électriques pour faire circuler cette électricité. Nous arrivons alors à un coût de 240 milliards d’euros d’investissement pour obtenir une électricité inutile et inutilisable ! De vrais champions. Ces chiffres recoupent ceux du CEA et du Cérémé qui ont évalué à 300 milliards d’euros le surcoût dû au développement accéléré des énergies renouvelables[4]. Ces 240 milliards d’euros d’investissement pour rien seront payés par les Français soit en dépenses publiques supplémentaires (subventions) soit en hausse des prix de l’électricité.

Ce gaspillage équivaut à 24 fois les économies annuelles faites sur la réforme des retraites pour faire travailler deux ans de plus les Français, avec un marché du travail très difficile ! Et ceci pour abîmer les paysages et la qualité de vie des Français avec de moches éoliennes et panneaux solaires partout ! Ils marchent vraiment sur la tête. Si le gouvernement ne tombe pas via une motion de censure pour ça, il ne tombera jamais.

Le chantage de l’Union Européenne.

La France n’a pas besoin d’énergies renouvelables supplémentaires mais l’Union Européenne l’a imposé dans ses textes. Et soit la France obéit, ce qu’elle fait, soit elle devra payer des amendes de plus en plus lourdes. Des amendes de 500 millions d’euros par an et bientôt d’un milliard d’euros sont dues[5] mais les discussions restent secrètes, pour éviter que l’image de l’Union Européenne ne pâtisse des inepties qu’elle ordonne. Même si le gouvernement tombe, il sera quasiment impossible de renégocier ces directives avec l’Union Européenne et pour cause : l’Allemagne a fait sortir de l’électricité propre l’électricité nucléaire et a imposé le marché européen de l’électricité afin d’éviter que son industrie ne se délocalise vers la France vu les prix de l’électricité trois fois moins élevés dont nous pourrions disposer !

Un gouvernement sérieux expliquerait cela au journal télévisé et imposerait l’arrêt complet des investissements en énergies renouvelables en France, hormis pour les particuliers ou les entreprises en autoconsommation. Cela aurait l’avantage unique de mettre la Commission Européenne au pied du mur et d’économiser 240 milliards d’euros de dépenses dans un pays exsangue économiquement. Ne rêvons pas, nos gouvernements ne sont même pas capables de faire un bras de fer avec l’Algérie. Qui plus est, le nombre de bras de fer avec l’UE est sans fin: sur les énergies renouvelables, sur l’agriculture et tous les traités de libre-échange, sur les flux d’immigration. Sur quasiment tout en fait. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’un gouvernement qui entamerait bras de fer sur bras de fer avec l’UE, tuerait la raison d’être des Institutions de Bruxelles et se verrait sanctionner par une BCE qui irrigue les banques françaises en argent tous les jours, argent nécessaire pour le secteur privé français tout entier. Un fauve blessé est toujours très dangereux, il suffit de voir le sort fait aux opposants politiques dans l’UE…

Les DPE et interdictions de chaudières fioul, gaz et bois.

Quoi qu’il arrive, la planification de l’énergie au niveau de l’Union Européenne entraîne d’autres problèmes pour les Français : outre les voitures électriques plus couteuses, les fameux DPE en sont issus[6] ainsi que les interdictions des chaudières fiouls, et bientôt des chaudières gaz et bois. On se demande avec quoi les Français vont se chauffer. On se demande aussi où les Français vont se loger : le gouvernement est capable en même temps de faire venir 500.000 immigrés par an et de réduire l’offre de logement en imposant une rénovation difficile. La location de 40% des logements sera interdit en 2034 s’ils n’ont pas été rénovés : les logements classés G sont déjà bannis et la location des logements classés F et E seront interdits en 2028 et 2034. Or, ces rénovations coutent une fortune aux particuliers, quand ceux-ci ont les moyens financiers de le faire : de 40.000 à 125.000 euros selon le magazine Capital[7]. Et encore une fois, ces rénovations s’avèrent être peu utiles. Les DPE surestiment la consommation d’énergie et une fois les bâtiments isolés, les dépenses énergétiques ne baissent pas car les habitants en profitent pour chauffer plus leur logement ! Ainsi, l’Allemagne n’a pas lésiné avec l’isolation thermique des bâtiments en engageant un plan de… 340 milliards d’euros depuis 2010 ! Résultat : les dépenses énergétiques sont restées égales, tandis que les loyers ont augmenté.

Le mode de pilotage de l’économie par la technostructure européenne, surpayée, distante et déconnectée des peuples est une catastrophe. Quel que soit le domaine que l’on observe, c’est toujours l’imbécilité bureaucratique qui s’en dégage. Sans exagération, c’est la ruine qui menace les Français si nous n’avons pas le courage de sortir de cette institution stupide dont le siège est à Bruxelles.

 

 

[1] Gouvernement, « projet de PPE soumis à la concertation »  https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/sites/default/files/2024-11/241104_Projet%20de%20Programmation%20pluriannuelle%20de%20l%27%C3%A9nergie%203%20VFF.pdf

[2] Ministère de la transition écologique, « Chiffres des énergies renouvelables ». https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energies-renouvelables/pdf/chiffres-cles-des-energies-renouvelable-2024.pdf

[3] Energynews, « Un plan d’investissement de 100 milliards dans le réseau électrique… » https://energynews.pro/plan-dinvestissement-de-100-milliards-dans-le-reseau-electrique-un-impact-limite-sur-les-factures-selon-rte/

[4] IFRAP, « Une trajectoire qui menace la souveraineté énergétique française » https://www.ifrap.org/etat-et-collectivites/ppe3-une-trajectoire-qui-menace-la-souverainete-energetique-francaise

[5] Le Monde, « Renouvelables, la France devra débourser plusieurs milliards d’euros » https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/11/24/renouvelables-la-france-devra-debourser-plusieurs-centaines-de-millions-d-euros-pour-ne-pas-avoir-atteint-ses-objectifs_6151464_3244.html

[6] Toute l’Europe, « L’Europe au défi de la performance énergétique des bâtiments » https://www.touteleurope.eu/environnement/l-europe-au-defi-de-la-performance-energetique-des-batiments/

[7] Capital, « Combien coûte la rénovation énergétique d’un logement noté G » https://www.capital.fr/immobilier/dpe-combien-coute-la-renovation-energetique-dun-logement-note-g-1508053#:~:text=D%C3%A8s%20lors%2C%20une%20question%20se,moyenne%20%C3%A0%2040%20000%20euros.