Comment dissoudre une nation : la mécanique subtile de l’effacement de l’identité française par Pierre d’Herbais
Aujourd’hui, les Français ressentent un malaise identitaire de plus en plus prégnant. Il s’agit d’un sentiment difficile à décrire mais bien présent : la sensation que les valeurs et les symboles qui ont forgé la France s’effritent, que l’esprit même de cette nation se dissout. Cela ne tient pas du hasard. À travers des moyens culturels, politiques et symboliques, la France semble soumise à une volonté d’effacement progressive, visant à transformer sa conscience collective et à gommer son caractère unique. En s’attardant sur quelques exemples frappants, il devient clair que cette érosion de la culture française s’inscrit dans un projet d’uniformisation plus vaste, favorisant la dissolution des identités nationales au profit d’une homogénéité mondiale.
L’Histoire nationale est l’ossature de l’identité collective. Pourtant, depuis quelques décennies, l’enseignement et la valorisation de l’Histoire de France semblent s’orienter vers une interprétation exclusivement culpabilisante. L’accent est mis de façon disproportionnée sur des périodes plus sombres ou des épisodes controversés. Certes, il est essentiel d’explorer tous les aspects de l’Histoire, mais ici, il s’agit de redéfinir les grands personnages et les périodes charnières en outils de repentance perpétuelle, sans mise en contexte équilibrée. Au lieu de célébrer les moments d’unité ou de génie national, on donne la part belle aux pages les plus contestées, sans nuance, au point de susciter parfois la honte ou le rejet chez ceux qui devraient en être les héritiers.
En érodant l’admiration pour des figures centrales comme Jeanne d’Arc, Henri IV ou Napoléon, et en amplifiant certaines tragédies sans autre explication, ce récit biaisé participe à détacher progressivement les Français de leur propre Histoire. Il devient alors aisé de leur suggérer de se tourner vers des idéaux étrangers ou universels qui, eux, ne seraient pas « chargés » de cette histoire supposée encombrante.
La culture française est imprégnée de symboles et de valeurs catholiques, de ses cathédrales majestueuses aux fêtes traditionnelles en passant par les expressions populaires et les fêtes. Pourtant, la religion catholique est régulièrement ringardisée, moquée ou ignorée dans les événements publics et les représentations culturelles. Les cérémonies récentes, comme celles organisées pour promouvoir les Jeux Olympiques de Paris, mettent en avant des symboles étrangers, occultes, ou encore dénués de toute référence historique française quand elles ne sont pas insultantes. À Toulouse, par exemple, un spectacle de « La Machine » mettant en scène une créature mythologique fascinée par Lilith, une figure souvent associée à la transgression et à l’obscurité, a suscité un engouement public sans que sa signification soit questionnée. Et on parle ici clairement de symbolisme satanique.
Cette manipulation symbolique n’est pas anodine. Elle vise, par des représentations marquantes et populaires, à remiser la culture religieuse chrétienne dans les archives de l’Histoire, réduisant ainsi la France à un terrain neutre, où peuvent s’implanter des mythes sans lien avec son patrimoine spirituel et symbolique.
L’idée du « citoyen du monde » est belle en théorie, mais elle véhicule en pratique l’idée que les appartenances locales ou nationales ne sont que des vestiges du passé. En exaltant la tolérance et la diversité comme des idéaux incontournables, tout en minimisant l’importance des particularités nationales, cet idéal mondialiste tend à transformer la culture locale en un obstacle à la fraternité universelle. Les valeurs locales sont relativisées au point de devenir moins désirables, moins défendues et finalement obsolètes.
Cette citoyenneté universelle encourage les Français à troquer leur héritage spécifique contre un ensemble de valeurs neutres, adaptées à un modèle où la diversité se réduit à une façade de similitudes décontextualisées. En éloignant les individus de leur culture, elle affaiblit leur sentiment de solidarité nationale, indispensable pourtant à toute nation souveraine.
Enfin, l’uniformisation mondiale s’opère par un renforcement de l’individualisme et du matérialisme, visant à briser les liens d’appartenance collective. Les traditions locales, jadis fondatrices de liens forts entre générations, sont petit à petit remplacées par un consumérisme où les individus sont invités à se construire par des choix de consommation plus que par leur ancrage culturel.
En parallèle, la mise en avant de minorités ou d’identités spécifiques au sein d’un discours valorisant l’égalité et l’inclusion, a pour effet de miner l’unité du groupe majoritaire. Ce discours omniprésent prône une redéfinition des valeurs traditionnelles de la société française, souvent perçues comme des obstacles à l’inclusion des identités nouvelles, perçues à tort ou à raison comme davantage « authentiques ».
Au terme de cet article, nous pouvons constater une tendance nette : par un jeu subtil de culpabilisation historique, de remplacement symbolique, et de promotion d’un modèle globalisé, les racines françaises sont mises à l’épreuve. Derrière ce mouvement se dessine une volonté d’effacement de l’identité française, de dissolution progressive dans un ensemble mondial sans couleur ni attache réelle. C’est une invitation déguisée à abandonner une richesse identitaire, et il est plus que temps de prendre conscience de cette mécanique pour préserver l’essence de la France, pour que les générations futures puissent encore s’en réclamer et en être fières.
5. Rien n’est perdu
Alors que notre identité semble parfois menacée par une mondialisation dévorante, l’histoire et la culture française offrent un socle solide pour renouer avec nos racines. Remarquons qu’une France qui aura retrouvé sa souveraineté nationale pourra au mieux défendre son identité nationale. Reprendre en main notre identité nationale passe par la préservation et la valorisation de notre patrimoine : chaque château restauré, chaque œuvre protégée, chaque village historique entretenu sont autant de liens entre le passé et le futur, des balises dans un monde en mouvement. L’enseignement de l’Histoire reste également crucial pour transmettre aux nouvelles générations un héritage riche et des valeurs qui ont façonné notre pays. Connaître et comprendre notre passé, c’est en effet une façon de forger un avenir plus serein, d’apprendre des succès et des erreurs d’hier pour avancer avec discernement. Encourager la culture, en célébrant nos héros et en soutenant des projets comme le Puy du Fou ou la forteresse de Guédelon, illustre cette vitalité de notre identité. Ces initiatives, enracinées dans notre passé, nous rappellent que nous avons en nous les ressources nécessaires pour continuer à faire vivre une France unique et vibrante. Ensemble, en soutenant notre patrimoine et en perpétuant nos traditions, nous pouvons réaffirmer notre identité sans rejet de l’autre, mais dans un respect profond de ce que nous sommes.
Pierre d’Herbais.
Vous souhaitez participer à une commission ?
• Signalez s’il vous plaît le domaine dans lequel vous avez des compétences dans l’en-tête de l’email.
• Envoyez une note de 3 pages maximum constats/propositions, expliquant les problèmes des politiques suivies (ou les bonnes choses) dans ce domaine et ce que vous proposeriez en tant que ministre pour redresser le pays dans ce domaine. La partie proposition, la plus importante, doit être plus grande que celle des constats. Joignez s’il vous plaît à cet email votre numéro de téléphone.
• Quoi qu’il arrive, nous vous répondrons. Dans certains cas, votre texte pourra être édité sous forme d’article sur le site avec votre nom ou l’alias choisi sauf mention contraire. Vous pourrez être sélectionné pour travailler/composer/écrire en équipe, dans la commission, le programme dans votre domaine ».