Un avis volontairement provocateur, suite à un ras-le-bol sur le gaspillage d’argent public par JP Matheron pour le MPC
Propositions pour réduire le déficit de la France
Par J.P. Matheron. 15/02/2025
Introduction
Un économiste, Thomas Porcher, déclarait récemment sur la chaîne ELUCID que la dette n’avait aucune importance puisqu’elle était garantie par le patrimoine de la France. Le jeune youtubeur Trouble Fait lui a répondu qu’on pouvait s’endetter pour se construire un patrimoine mais qu’un patrimoine ne devait pas servir à s’endetter. Si la France faisait défaut et que les créanciers (BlackRock, par exemple) venaient à saisir nos écoles, faudrait-il alors louer ces écoles pour instruire nos chers petits ?
Nul ne nie plus la catastrophe de la dette et on parle de réduire le déficit afin de rester crédibles auprès des marchés financiers pour pouvoir se refinancer ……. en creusant la dette.
Il faut arrêter de s’endetter et pour cela il faut voter un budget à l’équilibre.
La situation de notre pays est dramatique. Nous subissons un taux de prélèvements obligatoires de 47% du PIB, des dépenses de l’état de 60%, avec une dette colossale de 3300 milliards, des services publics en plein délabrement, quasiment 6 millions de fonctionnaires, un chômage qui repart à la hausse, plus de 60 000 défaillances de (petites) entreprises et des grandes entreprises qui délocalisent, sans parler des agriculteurs en colère.
Il est urgent de supprimer le déficit. Nous proposons ici quelques pistes. Ce sont des propositions. Elles sont ouvertes à la critique et à d’autres propositions. Toutes les idées constructives sont les bienvenues.
LE DEFICIT ET LA DETTE
La dette publique française se situe au niveau de 3 300 milliards d’euros. Après le général De Gaulle et Georges Pompidou qui avaient des finances saines, un taux de prélèvement de l’ordre de 30%, une économie florissante qualifiée de « trente glorieuses » , les choses ont commencé à se dégrader avec Giscard d’Estaing et le retour à l’endettement. Depuis, la spirale de la dette n’a cessé d’augmenter avec au final une augmentation de 30% sous la présidence Macron. Pas une fois le budget n’a été à l’équilibre et chaque année le flux des déficits est venu grossir le stock de la dette. Le déficit vient d’atteindre le niveau record de 7% du PIB, alors que la croissance est inférieure à 1% (On emprunte plus qu’o, ne crée de richesses).
Il est temps de remédier à cette situation.
Pour réduire le déficit il y a deux solutions :
– Augmenter les impôts,
– Baisser les dépenses,
– Ou un mélange des deux.
La gauche, Barnier ou Bayrou ou tous leurs prédécesseurs n’ont qu’un seul logiciel en tête : augmenter les impôts. Certes, ils envisagent des réductions de dépenses, mais à petits coups de rabots par ci par là et souvent, ce qu’ils appellent des économies, sont des diminutions de réductions d’impôts.
Ce n’est pas sérieux. La France étouffe sous les impôts et prélèvements obligatoires. Pour redresser les comptes publics il faut chasser les gaspillages, les rentes de situations, les dépenses inutiles et parfois nuisibles. On ne peut pas se contenter d’économies à doses homéopathiques. Il faut un grand coup de balai, un traitement de choc. Nous formulerons donc 18 propositions.
PROPOSITIONS DE REDUCTIONS DE DEPENSES POSSIBLES
1) Suppression des subventions aux associations : 23Md€
Selon l’IFRAP, l’ensemble des subventions publiques aux associations se monte à 23 milliards. Certes, de nombreuses associations sont fort utiles, d’autres moins, cependant le secteur associatif ne devrait pas dépendre de l’état mais des cotisations ou des dons. La liberté d’association est un « droit naturel » qui ne doit pas être entravé par la dépendance à l’impôt.
2) Fournitures : 50Md€
On a appris que 155 milliards avaient été dépensés sur fonds publics pour l’achat de fournitures. On cite, par exemple, l’achat pour 80€ d’une ampoule coûtant 10€ dans le commerce. Une élue territoriale parle de l’achat d’un éclairage pour 300€ au lieu de 90. Il faut revoir la politique d’achats publics de fournitures et le fonctionnement de l’UGAP. Un audit de ces règles publiques devrait permettre de mettre fin à ce gaspillage en réduisant ces dépenses de 50 milliards.
3) Agences et opérateurs d’état : 61Md€
Il y a en France 1200 agences ou opérateurs d’état pour un coût de 81 milliards en 2023 (contre 38,9 en 2012). Citons le cas de France Travail (4md€) qui ne sert à rien, les agences de transition énergétiques (23,5Md€) dont l’ADEME (4Md€) qui vient de s’illustrer récemment, Le CNC (0,7Md€) qui finance des films que personne ne va voir (cf. BHL), les ARS qui ont particulièrement brillé lors de la crise covid, le Conseil Economique , Social et Environnemental (CESE : O,O5Md€), l’ARCOM (0,05Md€) organe de censure (les attributions de canaux pourraient être faites par consultation citoyenne), les DREAL (directions régionales de l’environnement et de l’aménagement) qui, selon David Lisnard (président de l’association des maires de France) sont surtout des produits d’autorisation préalable, les doublons entre agences (dénoncées par Barnier lui-même), les haut commissariats bidons (Coucou Bayrou) et les commissions Théodule (objectif : caser les copains). Il n’est pas déraisonnable de penser qu’on pourrait faire une économie de 81 milliards en supprimant toutes ces agences bureaucratiques.
Il faut toutefois tenir compte des personnels de ces agences. Selon David Lisnard, elles emploient 410 000 personnes. Etant donné qu’on ne peut pas les licencier (ce qui ne serait pas très humain ni légal), on pourrait les mettre en retraite anticipée. Nous nous baserons sur les chiffres suivants :
Coût de 1 fonctionnaire: avec charges 58 518 sans charges 39 464 charges 19 054
Coût d’un retraité 75% 29 598
L’économie réalisée en supprimant ces agences d’état serait donc de 81 milliards diminués de 410 OOO X (29598+19054) = 20Md€ environ.
Les charges reviennent à l’Etat ne peuvent pas être comptabilisées.
Cette économie nette (81 – 20) serait donc de 61 milliards.
4) Fraude sociale et fiscale : 10Md€
C’est la tarte à la crème de tous les programmes politiques pour réduire le déficit (en paroles).
La fraude sociale selon Charles Prat s’élèverait à 50 milliards d’euros (chiffre controversé, mais il est vrai que 73 millions de cartes vitales pour un peu plus de 67 millions d’usagers posent un problème).
La fraude fiscale (à ne pas confondre avec l’optimisation fiscale) est estimée entre 80 et 100 milliards d’euros.
Les uns vous promettent de réduire le déficit de 50 milliards (en visant les méchants arabes), les autres de le réduire de 100 milliards (en visant les méchants riches)
Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de travail au noir et de fraude à la TVA parce que les français et les petites entreprises sont matraqués d’impôts et de charges sociales. Ces différentes fraudes diminueront spontanément quand l’état obèse aura maigri, qu’on créera à nouveau de la richesse et qu’il y aura moins de prélèvements obligatoires.
Cependant oui, la fraude, bien sûr, ce n’est pas bien pour les finances publiques. On pourrait peut-être la réduire, non pas de 150 milliards – soyons réalistes -, mais de 10 (à condition de ne pas créer de nouveaux fonctionnaires pour cette tâche mais en redéployant ceux qui sont inutiles). On pourrait en profiter pour lutter vraiment contre la corruption.
5) Mise à la retraite anticipée de 500 000 fonctionnaires administratifs : 4,9 Md€
La suppression des personnels des agences ne suffirait pas « à dégraisser le mammouth ». Il y a 30% de personnels administratifs dans les hôpitaux et 30% dans l’éducation nationale (30% qui ne voient ni les malades, ni les élèves).
Selon l’IFRAP, il y a (toutes fonctions publiques confondues) 500 000 fonctionnaires en sureffectif. On ne peut pas les licencier (d’ailleurs ce ne serait pas bon pour le chômage) mais on peut les mettre en retraite anticipée. Rappelons notre tableau :
Coût de 1 fonctionnaire avec charges 58 518
sans charges 39 464
charges 19 054
Coût d’un retraité 75% 29 598
Économie mise retraite 1 fonctionnaire 9 866
Bien entendu, il s’agira de fonctionnaires administratifs (ceux de la bureaucratie). Il n’est pas question de se priver de profs, de soignants, de greffiers, de policiers ou de pompiers.
On objectera que mettre des fonctionnaires en retraite anticipée augmente la dette hors bilan. Qu’on paye le fonctionnaire en activité ou qu’on paye le fonctionnaire retraité, on le paye de toute façon. La mise en retraite anticipée permet donc d’économiser 28 920€.
Par la mise en retraite anticipée de 500000 fonctionnaires (administratifs) on fait donc une économie de 4,9 Md€. Ceci suppose qu’on joue sur les trois formes de la fonction publique.
Pour cette opération, il faudra au maximum procéder de manière incitative, en s’adressant aux 2 millions d’agents de plus de 50 ans et en leur concédant certains avantages comme le cumul emploi privé/retraite publique. Une vaste campagne d’incitation devra être mise en œuvre.
Etant donné que, de toute manière, 162 000 fonctionnaires partent naturellement à la retraite, on pourrait simplifier le processus en ne republiant pas leurs postes (ce qui augmenterait l’économie réalisée). Toutefois, nous manquons cruellement de profs, de soignants, de greffiers, de policiers, etc… Il y aurait donc un arbitrage à faire, par exemple en ne supprimant pas 4000 postes d’enseignants.
6) Suppression des subventions aux partis politiques : 0,66Md€
Les subventions aux partis politiques encouragent ceux-ci à utiliser tous les petits arrangements pour faire élire un maximum des leurs puisque ces subventions sont conditionnées par les résultats électoraux. Ceci ne laisse aucune chance aux petits partis, qu’ils soient de droite ou de gauche. Les partis politiques ne devraient être financés que par les cotisations des militants ou les dons des sympathisants.
7) Suppression des subventions à l’audiovisuel public : 4Md€
Il est tout à fait scandaleux que tous les contribuables soient obligés de financer des médias que certains d’entre eux n’ont pas forcément envie de regarder. Les chaînes publiques n’ont qu’à fonctionner sur la base d’abonnements. Paieront ceux qui ont envie de regarder. Ce serait incitatif à une meilleure impartialité du service public.
8) Suppression des subventions à la presse : 2Md€
Est-il normal que l’état subventionne avec nos impôts des journaux qui, sauf exceptions, ne sont lus que par très peu de personnes ? Normalement un journal doit vivre de ses abonnements. Le contribuable n’a pas à le mettre sous perfusion.
9) Suppression du SNU : 1,46 Md€
On gaspille assez d’argent, d’autant que la généralisation du SNU finirait par coûter 10 milliards selon les spécialistes. Il y a d’autres urgences.
10) Financement des syndicats : 4Md€
Les différents syndicats, tant salariés que patronaux ainsi que la FNSEA, ont un financement opaque, fait de subventions déguisées, d’emplois fictifs et de détournements de fonds (en particulier des organismes de sécurité sociale). Les syndicats devraient être financés exclusivement par les cotisations de leurs adhérents (Cf. le rapport Perruchot de 2011 qui a été étouffé et qui montre que, contrairement aux autres pays, les cotisations ne financent les syndicats qu’à hauteur de 3% à 4%, ceux-ci ayant de moins en moins d’adhérents). Il faudrait retrouver un vrai syndicalisme, mais ce point déborderait de notre sujet. En attendant, mettons fin à ces abus en se basant sur le rapport Perruchot. Les syndicats se débrouilleront.
11) Suppression des financements pseudo-écologiques : 14,4Md€
Même s’il y a un réchauffement climatique d’origine anthropique, la France n’émet que 1% des gaz à effet de serre. Il est donc, non seulement inutile mais nuisible, de saboter l’économie et d’embêter les populations sous prétexte de « sauver la planète ».
L’aide à l’achat des voitures électriques en prévision de l’interdiction des véhicules thermiques (cause de l’effondrement de la filière automobile) ne permettra pas à la majorité de la population d’acheter des voitures neuves ; la rénovation thermique des bâtiments et la promotion des pompes à chaleur ont surtout profité à des escrocs ; les subventions aux éoliennes servent surtout à enrichir des profiteurs, tout en perturbant le fonctionnement de l’électricité nucléaires. Eoliennes et panneaux solaires sont des énergies non pilotables.
C’est tout le budget de la transition soi-disant écologique qui est à remettre en cause, soit 14,4 milliards (au minimum).
Cette question suppose un bras de fer avec l’UE. Dans ce bras de fer, on pourra reprendre les arguments de l’IFRAP selon lesquels nous payons 3Md€ de trop à l’UE (dans la logique où nous restons dans ce machin supranational).
12) Suppression du budget de la culture : 4Md€
Il est loin le temps d’André Malraux où la politique culturelle était une politique populaire. De nos jours, il s’agit plutôt d’une politique consistant à financer les copains.
De nombreux pays, tels les USA, n’ont pas de ministère de la culture, ce qui ne les empêchent pas d’avoir de grands écrivains et de grands artistes. Le fameux « pass culturel » a-t-il vraiment du sens lorsqu’on voit son usage ? Sur un budget de 8,7 milliards, compte tenu de la suppression du financement de l’audiovisuel public et du CNC déjà comptés, on obtiendrait une économie de 4 milliards. L’entretien du patrimoine devrait relever exclusivement des finances locales.
13) Suppression du budget de la jeunesse, des sports et de la vie associatives :1,6Md€
De même, de nombreux pays n’ont pas de ministère de la jeunesse et des sports (ce qui n’empêche pas, par exemple, d’obtenir des médailles olympiques). Laissons les sportifs s’organiser entre eux comme ils le souhaitent. Quitte à financer des jeux olympiques, Bernard Arnault ou d’autres s’en chargeront volontiers.
14) Réduction du budget solidarité et égalité hommes-femmes : 5Md€
Ce budget est de l’ordre de 30 milliards. Personne ne nie qu’il faille lutter contre la pauvreté ou soutenir les handicapés. Personne ne remet en cause l’égalité entre les hommes et les femmes. Mais, comme disait Macron, pour une fois très justement, « on dépense un pognon de dingues mais les pauvres sont toujours aussi pauvres ». On devrait mieux utiliser ce poste budgétaire, en revoyant les méthodes, en combattant la bureaucratie et en cherchant l’efficacité. Comme dirait Barnier : « Faire mieux avec moins ». Par exemple, dans le gouvernement Bayrou, est-il pertinent d’avoir un ministère d’égalité hommes-femmes rattaché au premier ministre ? Que va-t-on y faire ? Fera t’on mieux que la désastreuse Marlène Schiappa à la tête de ce ministère ? N’est-ce pas plutôt pour caser des copains ? On propose ici de réduire ce budget de 5 milliards, en ayant conscience qu’il ne s’agit que d’un coup de rabot et qu’on pourrait faire beaucoup mieux avec des réformes structurelles (mais c’est un autre sujet).
15) Absentéisme dans la fonction publique : 0,1 Md€
On évalue ce coût à 1,3 milliards. Il ne faut pas rêver, ce sera très difficile de le réduire par des méthodes autoritaires vue l’inertie du système bureaucratique. On peut peut-être réduire de 100 millions en cherchant à s’assurer, en particulier dans les collectivités territoriales, que les agents effectuent en totalité leur service. Le chiffre de 1,3 milliards est d’ailleurs probablement sous-estimé. Ce problème sera résolu de lui-même le jour où on aura réduit drastiquement le nombre de fonctionnaires et où on aura réformé le statut de la fonction publique.
16) Aide au développement : 6,5Md€
Officiellement, l’aide au développement (des pays pauvres) représentait dans le budget 2024 une dépense de 6,5 milliards (que le gouvernement Barnier a tenté de réduire à 5,2). En réalité l’aide publique de la France (APD) se montait en 2024 à un peu plus de 14 milliards, selon le CAD (Comité d’Aide au Développement) de l’OCDE. En fait, ce budget est financé par diverses lignes relevant de divers ministères et, il faut le reconnaître, par beaucoup de dons (dons qui sont défiscalisés et constituent donc des impôts fléchés). Selon France Diplomatie, ce budget comportait, en 2021, 3,8 milliards pour l’égalité hommes-femmes et 4,5 milliards pour le climat et l’environnement. On se souvient de Macron promettant 1 milliard à l’Afrique du Sud pour la décarbonation. L’aide de 170 millions à la Chine a heureusement cessé en 2022. Vus les problèmes actuels avec l’Algérie, nombreux sont ceux qui remettent en cause l’aide de 800 millions à ce pays. Aider les pays « en voie de développement » est certainement louable, mais mettons fin à l’arrogance occidentale qui veut faire la morale au monde entier (et à caser des éoliennes pour enrichir les copains). On serait tenté de réduire cette aide de 3,8 + 4,5 = 8,3 milliards. Mais comme le budget 2024 était de 6,5 milliards, c’est ce budget entier qu’il faut supprimer. Lorsque nous serons redevenus un pays prospère, il faudra, bien sûr, reprendre l’aide au développent (sans les délires idéologiques). Pour l’heure, nous n’en avons tout simplement pas les moyens. Ceci n’empêche nullement ceux qui le veulent de continuer à faire des dons. Mais, sur les budgets publics, ce n’est plus possible.
17) Interdiction du recours aux cabinets de conseil : 1Md€
Tout le monde se souvient du scandale McKinsey. Point n’est besoin d’y revenir. Il semblerait que le coût de ce genre de recours se soit stabilisé à 1 milliard. Il suffit d’interdire cette pratique dans le public (le privé fait comme il veut).
18) Train de vie de l’état et des collectivités territoriales : 1Md€
Cette économie – diront certains – est une goutte d’eau face à l’énormité du déficit. Elle est symbolique mais nécessaire à l’heure où on demande des efforts à tout le monde. Pour être crédibles, les dirigeants doivent donner l’exemple.
Budget de l’Elysée :
Il se monte à 125 millions d’euros (75 de personnels, huissiers, chauffeurs, cuisiniers, conseillers, policiers, militaires, etc…, 21 millions de déplacements, dont ceux des costumes du président en classe affaires, et 9 millions d’investissements dont 500000 en vaisselle). On pourrait réduire ce budget à 50 millions, soit une économie de 75 millions, avec un petit effort. Ce serait encore beaucoup.
Train de vie des ministères :
L’ancien député Dosière avait calculé que le train de vie des 42 ministères de l’ex gouvernement Borne (salaires du ministre, des conseillers, des chauffeurs, des cuisiniers, des huissiers, etc…, des frais de déplacements, etc…) se montait à 174 millions d’euros, soit 4 millions par ministère.
Le gouvernent Bayrou comporte 35 ministères. On pourrait :
– Passer de 4 millions à 2 millions par ministère,
– Passer de 35 ministères à 10 ministères.
On économiserait :
– 10 X 2 = 20 millions
– 15 X 4 = 60 millions
Avec l’Elysée et le gouvernement : économie de 155 millions.
Si on ajoutait le train de vie des hôtels de régions (cf. les repas de M. Wauqiez), des intercommunalités, de certaines mairies de grandes villes (ex. frais de déplacement de Mme Hidalgo), des députés, sénateurs (40000€ pour remplacer le fauteuil de Larcher) et conseillers territoriaux ainsi que les retraites cumulées de tous ces personnels, on doit bien arriver à 1 milliard.
RECAPITULATIF: 195 milliards d’euros d’économies trouvées pour 196 milliards d’euros de déficit public.
DISCUSSION
1) Sujets non traités
Plusieurs questions n’ont volontairement pas été abordées :
– Les prestations sociales,
– L’immigration,
– La guerre en Ukraine,
– L’Union Européenne.
Les prestations sociales
Elles s’élèvent à 849 milliards. Il s’agit en réalité d’une des causes profondes du déficit et donc de la dette (en particulier le coût des retraites). Notre modèle social, soucieux d’une juste répartition des richesses est actuellement à bout de souffle. Certains proposent des améliorations judicieuses (L’IFRAP et même Macron, en paroles, avec l’idée du guichet unique, ou bien Génération Libre et Marc de Basquiat avec un « revenu universel » sous la forme d’un impôt négatif, selon la vieille idée de Milton Friedman). Il s’agit d’idées intéressantes et donc de pistes à explorer qui supposent des réformes structurelles et fiscales importantes mais qui se heurtent à une évidence : pour répartir la richesse, il faut créer de la richesse et donc produire, ce que nous avons renoncé à faire depuis des années. Ceci suppose bien d’autres réformes structurelles, une réorganisation totale de notre société, une réduction du périmètre de l’état et une augmentation de celui des entreprises, en particulier des petites (y compris agricoles), qui sont les seuls créateurs de richesses avec leurs travailleurs. L’état prélève environ la moitié de la richesse, pour la redistribuer, certes, mais avec une grande déperdition dans la bureaucratie et le capitalisme de connivence. Finalement, une toute petite minorité s’enrichit considérablement et tous les autres s’appauvrissent. Faire payer les riches est une illusion car l’impôt déjà confiscatoire étouffe ceux qui travaillent et ne produit pas de richesses. Nous n’avons traité ici que des réductions de dépenses faisables à court terme.
L’immigration
Pour Jordan Bardella, l’immigration coûterait 40 milliards à la France et, pour les contribuables associés 53 milliards.. Pour Manuel Bompard, au contraire, elle rapporterait 10 milliards. Enfin, selon l’OCDE, le bilan est neutre.
De toute manière, au-delà de ces chiffres non vérifiables, il faut rappeler que l’immigration est de la compétence de l’Union Européenne et que vouloir la stopper (souhait de 70% des Français, en général pour d’autres raisons que budgétaires) n’est pas possible dans le cadre des traités
Ce qui est certain, c’est que l’AME coûte 1,19 milliards au budget. Cette diminution de dépenses n’a pas été retenue, car il s’agit d’un sujet clivant.
La guerre en Ukraine
Les chiffres officiels sont très discrets sur la réalité des dépenses que la France consacre à l’aide à l’Ukraine. On se souvient que Macron a promis d’augmenter cette aide à L’Ukraine de 3 milliards.. Cette question n’a pas été retenue faute de chiffres précis (à notre connaissance). Les économies correspondantes se feront naturellement avec le retour de la paix.
L’Union Européenne
Notre contribution actuelle à l’UE est de l’ordre de 21 milliards, contribution qui risque d’augmenter fortement à l’avenir. Comme nous sommes contributeurs nets, il s’agit incontestablement d’une perte pour nos finances. Cependant, décréter unilatéralement qu’on va diminuer voire supprimer cette dépense tant que nous appartenons à l’UE est une utopie. Pour cette raison et pour des tas d’autres, il faudrait, d’une manière ou d’une autre un Frexit. Mais un Frexit n’est possible que si les conditions objectives de cette opération sont réalisées, ce qui est loin d’être le cas. Toutefois, le fait de ramener le budget de la France à l’équilibre constitue l’une, mais pas la seule, de ces conditions objectives.
2) Risques de doublons
Dans les propositions de réductions de dépenses ci-dessus, il y a un risque de biais, à savoir : le risque de compter deux fois la même chose.
Ce risque existe entre les économies sur les fournitures, d’une part, et la suppression des agences ou la mise en retraite de fonctionnaires, de l’autre. Le même risque existe avec l’interdiction du recours aux cabinets de conseils ou la lutte contre l’absentéisme. Toutefois, comme nous allons le voir, la suppression des agences et la mise en retraite de fonctionnaires devant prendre un certain temps, ces mesures restent pertinentes. Mais il est probable que le résultat final sera un peu moins optimiste qu’annoncé. Cependant nous avons une marge.
3) Mise en œuvre
Cette réforme est urgente mais elle demandera deux années. Il serait illusoire de croire qu’elle puisse être votée de manière parlementaire car elle se heurte à trop de rentes de situation. Elle ne peut être adoptée que par la voie d’un référendum.
Une fois adoptée, l’année N, il faudra voter un budget N moins ambitieux mais allant dans ce sens (pas de hausse d’impôts et diminution des dépenses).
Pendant cette année N, on préparera les aspects les plus délicats de la réforme ce qui permettra de voter un budget N+1 qui achèvera l’exécution complète du projet (suppression effective des agences et mise en retraites anticipées)
4) De meilleures recettes fiscales sans augmenter les impôts
Nous le savons, la fameuse courbe de Laffer montre, qu’à partir d’un certain seuil de taux d’imposition, l’impôt devient contre-productif en faisant diminuer les recettes fiscales.
Ainsi, certaines baisses d’impôts, comme le malus sur les voitures thermiques ou les taxes sur l’essence ou toutes sortes d’autres taxes, redonneraient du pouvoir d’achat et, suite à l’augmentation de la consommation, ferait monter la récolte de TVA.
On pourrait aussi renoncer à interdire de louer les passoires thermiques. Outre le fait que beaucoup de gens préfèreraient dormir dans une passoire thermique plutôt que dans leurs voitures et que cette mesure serait un remède à la pénurie de logements, de nouveaux loyers entreraient sur le marché de la location ce qui induirait des recettes fiscales.
Plein d’autres mesures en ce sens redonneraient de l’air à la population tout en créant de la TVA.
Et surtout, si nos dirigeants avaient le courage de sortir du marché européen de l’électricité, le prix de l’électricité serait divisé par 3 ou 4, beaucoup d’entreprises (surtout les petites) éviteraient la faillite ou (surtout les grosses) renonceraient à s’établir à l’étranger tandis que les ménages verraient leur pouvoir d’achat monter (ou plutôt cesser de diminuer), tout ceci permettant de meilleures recettes fiscales. Il est clair, toutefois, que ceci implique un bras de fer avec Bruxelles.
Enfin, pourquoi ne pas supprimer les 80 milliards de niches fiscales et dans le même temps baisser de 80 milliards les impôts pour les particuliers et pour les entreprises ?
5) Perspectives
Cette réforme devra être poursuivie par une réforme du mille-feuille administratif, une réforme globale de la fonction publique, de la fiscalité, de la sécurité sociale, de la santé, de l’éducation nationale, de l’agriculture, de l’industrie, de nos institutions et de notre appartenance à l’UE.
En ce qui concerne la dette, les propositions ci-dessus (si elles sont complétées les années suivantes) permettront d’avoir un budget à l’équilibre et même excédentaire. On pourrait alors être tentés de faire défaut sur la dette, puisque, n’ayant plus besoin d’emprunter, nous n’aurions plus à craindre les réactions de machés financiers. Ce serait une lourde erreur, car 46% de cette dette est détenue par des Français, via l’assurance vie. Ce serait la ruine des épargnants.
D’ailleurs 54% sont détenus par des fonds étrangers et cela donnerait lieu à de multiples procès.
Or, la charge de la dette était encore hier de 50 milliards et risque d’augmenter. La moitié de cette somme est versée annuellement à des étrangers. Il faudrait arriver à faire en sorte que la dette soit totalement détenue par des nationaux, à l’image de ce qui se pratique au Japon ou en Italie. Les intérêts de la dette, au lieu d’enrichir BlackRock ou des fonds du Qatar ou chinois, profiteraient entièrement aux épargnants français, ce qui serait bon pour le pouvoir d’achat et donc pour les recettes fiscales. On pourrait imaginer un super livret A, avec les mêmes avantages fiscaux que le livret A mais sans plafonnement, et avec un taux d’intérêt analogue à celui du marché. Les sommes récoltées permettraient à France Trésor, non plus de placer de nouveaux emprunts mais de racheter les créances étrangères sur notre dette. La dette, détenue entièrement par les Français créerait une seconde condition objective permettant une sortie de l’UE.
Resterait à effectuer un début de réindustrialisation. En effet, une sortie de l’euro provoquerait une dévaluation du franc (ce qui serait bon pour nos exportations, sauf que nous n’avons plus grand-chose à exporter) et, comme nous consommons surtout des produits importés, nous supporterions une forte inflation qui laminerait le pouvoir d’achat. Mais, l’assainissement de nos finances publiques et la réduction du périmètre de l’état devraient permettre, même dans le carcan de l’UE, de donner de l’air au secteur privé, en réduisant les charges et en baissant les impôts (à condition que nous soyons sortis du marché européen de l’électricité car pas d’industrie sans énergie bon marché). Alors, la sortie de l’Union Européenne deviendrait crédible et pourrait être soumise à référendum.
Conclusion
Ces propositions peuvent sembler utopiques. Il est vrai qu’elles ne sont guère politiquement réalisables tant elles se heurtent à des intérêts particuliers. Aucun parti, de LFI au RN n’aurait le courage de voter pour ce programme. La seule voie possible est la voie référendaire, mais là aussi, dans l’état actuel des choses, cela n’est pas une perspective crédible. Il faudra donc attendre des mois ou des années avant que des dirigeants aient le courage de lancer les réformes nécessaires.
La situation risque fort de s’aggraver et les chiffres ci-dessus devront sans doute être actualisés en pire. Qu’importe, si on peut faire avancer les idées !
Ces propositions ne sont pas à prendre ou à laisser, mais à améliorer.
Nous conclurons par une maxime :
Mieux vaut nous réformer nous-mêmes plutôt que de laisser faire l’UE ou le FMI à notre place
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• Quoi qu’il arrive, nous vous répondrons. Dans certains cas, votre texte pourra être édité sous forme d’article sur le site avec votre nom ou l’alias choisi sauf mention contraire. Vous pourrez être sélectionné pour travailler/composer/écrire en équipe, dans la commission, le programme dans votre domaine ».