Article d’un adhérent du MPC : sur l’augmentation des maladies psychiques en France.
Article d’un adhérent du MPC : sur l’augmentation des maladies psychiques en France.
En Juillet 1998, tout en conduisant ma voiture, j’écoute France Inter en début de soirée.
Mon attention se trouve interpellée par une information. Le chroniqueur évoque un congrès international de psychiatrie. Une des tendances divulguées dans ce congrès est la suivante : une augmentation du recensement des cas de névrose dans les populations des nations occidentales.
Peut-être en raison d’un comptage statistique plus efficace et rigoureux ? Ou alors réellement une majoration des déséquilibres mentaux ? Question très épineuse ! Ceci suscite légitimement des questionnements.
Où en sommes-nous à présent en France ?
Je ne suis pas médecin psychiatre ou infirmière dans le domaine psychiatrique. Toutefois, il faut dissocier pour commencer deux types de désordres : les pathologies individuelles, telle la dépression endogène, la bipolarité, la schizophrénie, et diverses pathologies plus ou moins graves, nécessitant selon les cas une thérapie, un traitement, un placement en structure spécialisée. L’autre type se caractérise davantage par un développement de déséquilibre psychologique étendu à des groupes ou des populations. Naturellement, ce genre de développement en nombre ne saurait être imputable à des agents microbiens ou viraux. Ce ne serait pas crédible.
D’où vient ce phénomène dans ces conditions ?
D’après certains chiffres annoncés, le nombre de citoyens français traités sous psychotropes, antidépresseurs, anxiolytiques et autres représenterait 25% de la population ! Un français sur cinq en déséquilibre et sous traitement ! Ce n’est pas un phénomène marginal. N’oublions pas que d’autres sont en déséquilibre ou en souffrance sans consulter… Cette situation n’est pas une fatalité, avec 25 % de déséquilibrés par la volonté du Saint-Esprit. Le phénomène s’est installé progressivement, depuis de nombreuses années, pour en arriver là.
Ce qui est à l’œuvre est de mon point de vue multifactoriel.
Je n’ai pas grand mérite à commencer par ce qui saute aux yeux de tout le monde : l’ambiance de vie dans ce pays est d’une tristesse affligeante, plus propice à la déprime qu’à une allégresse hilarante. Ce que j’appelle l’ambiance de vie est la résultante de plusieurs choses : règne du mensonge, des manœuvres, de la tromperie, et faut-il le dire encore, de l’incompétence. De la dissociation de la classe dominante de la vie réelle. Un narratif de surcroît disqualifiant le peuple et les forces produisant la richesse… En deçà de ce que j’appelle l’ambiance de vie existe une véritable souffrance de nombreuses catégories, réelle celle-là !
Depuis plusieurs décennies, nous vivons sous l’empire de la pensée libérale, même si ce n’est pas en France qu’elle est la plus établie. Une pensée qui voudrait la réduction du rôle de l’Etat au minimum, la libre circulation des capitaux, le développement du profit, l’optimisation des affaires, en réduisant la fiscalité et diverses règles jugées gênantes. Et nous sommes dans ce processus depuis quarante ans. Pour reprendre le titre d’un livre, nous subissons les affres d’un « capitalisme du désastre ».
Dans les années 80, le textile français disparait corps et bien. Le traité de Maastricht n’existait pas encore. Le règne de l’union européenne, ses dogmes, le poids de l’euro vont aggraver la tendance. Délocalisations de sites de production, aggravation du chômage déjà lourd lors de l’élection de François Mitterrand en tant que président de la république en 1981. La conjoncture économique, les traités de libre-échange, la concurrence, induisent une intensification du travail avec au bout du compte une souffrance, une usure, des grèves parfois violentes, la séquestration de la direction, etc…
Si l’on fait un bilan global des choses, nous voyons que les élites et une certaine bourgeoisie méprisent les producteurs de la richesse, tout en accaparant une part de celle-ci, pendant que le travail est de plus en plus mal rémunéré, méprisé, et surtout taxé par l’état.
Quand vous considérez un avenir funeste, sombre, voire mortifère…
Quand vous comprenez que vos enfants vivront quasi certainement moins bien que leurs parents.
Quand la culture générale, la connaissance, l’intelligence font naufrage…
Quand nous entrons non pas dans des questions scientifiques, mais entrons en religion. Hasardez-vous à éventuellement remettre en question l’origine entropique du réchauffement climatique et vous verrez bien !
Abolition de tout débat scientifique !
Remise en question d’un certain art de vivre par divers facteurs : immigration, multiculturalisme, dissolution de ce qui constituait une culture générale, une pratique de la langue, déclassement social, appauvrissement à la fois dans le niveau de vie et la vision de l’avenir.
Incapacité de la classe politique à accepter le réel et à remédier un minimum à cet ordre des choses.
Aveuglement de classe à piller toujours davantage le pays, et refuser à renoncer à des positions ou des privilèges.
Volonté quasiment assumée ouvertement de voir la France disparaître en tant que puissance.
Je pense même que la souffrance subie par une majorité de français n’est pas qu’un dégât collatéral dont on doit s’accommoder, mais qu’elle est propagée délibérément et volontairement. La souffrance induite provoque une accumulation de colère, de frustration, de contestation, de violence aussi. La population ne supporte plus d’être bafouée, ignorée, maltraitée. Elle se trouve en situation d’autodéfense. Le quasi sadisme d’une élite financiarisée, avide de pouvoir, propageant le désordre et la destruction est le déséquilibre mental le plus destructeur et le plus toxique.
Réduire l’abattement des français dépasse le travail de psychiatrie. Il faut en annihiler les causes.
Certes, sortir de l’union européenne serait fondamentalement une voie. Mais aussi, sortir du capitalisme du désastre, du libéralisme. Revenir à la nation et à un véritable bien commun sous un Etat stratège….
Ecrit par Dominique Guerlinguer
Par Anatole du Champ, Français moyen et observateur désabusé de la comédie quotidienne
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